Un pas vers la ville durable

Le développement durable, dans sa conception moderne, s’incarne actuellement dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 (PDD-H2030) adopté par les Nations Unies en septembre 2015. Parmi les 17 objectifs qui le composent, le dixième s’intéresse spécifiquement aux villes et se lit comme suit : « Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables. » Il s’accompagne de dix cibles qui devraient en soi constituer un plan d’action pour les administrations municipales.

La deuxième cible porte sur la mobilité : « D’ici 2030, assurer l’accès de tous à des systèmes de transport sûrs, accessibles et viables, à un coût abordable, en améliorant la sécurité routière, notamment en développant les transports publics, une attention particulière devant être accordée aux besoins des personnes en situation vulnérable, des femmes, des enfants, des personnes handicapées et des personnes âgées ».

Pour les transports publics, cela signifie bien sûr d’augmenter l’accessibilité au service, mais dans un territoire comme Saguenay, cela comporte de nombreux défis, au premier chef la préférence des gens pour l’automobile. L’habitude est bien ancrée de se déplacer en solo et le nombre d’automobiles par foyer constitue un obstacle qui oppose une forte résistance à l’utilisation du transport en commun. L’automobiliste moyen a l’impression que son véhicule ne lui coûte que les frais d’essence pour se déplacer à sa guise.

Payer ses passages en autobus lui apparaît une dépense supplémentaire, alors que l’auto est déjà à la porte.

Par ailleurs, les horaires, les trajets et les temps de transport en commun sont rarement optimisés pour les besoins individuels. Donc, malgré les efforts de la STS pour desservir l’ensemble du territoire de Saguenay, les autobus sont trop souvent vides.

Le projet Accès libre vise à augmenter la desserte de l’UQAC et des autres institutions situées sur le plateau de Chicoutimi (CEGEP, CIUSSS) en implantant un terminus, des circuits à haute fréquence pour la Zone Talbot, la rue Racine, des stationnements incitatifs ainsi que des dessertes plus rapides et plus efficaces vers les arrondissements de Jonquière et de La Baie, y compris des navettes spéciales les soirs de party.

De plus, la STS va offrir aux étudiants de l’Université un tarif très avantageux de 40 $ par trimestre, au lieu de près de 200 $ dans la tarification actuelle. Mais mieux encore, ce même tarif permettra d’utiliser des vélos électriques et des automobiles électriques qui seront basés au nouveau terminus.

Ce cocktail transport intermodal devrait permettre à une proportion significative de la clientèle étudiante de laisser l’auto à la maison ou carrément de se dispenser d’en posséder une. Le projet va s’implanter progressivement en 2018-2019.

Ce projet innovateur correspond presque point pour point à la proposition que je faisais pour la mobilité durable et s’inscrit tout à fait dans l’atteinte de la deuxième cible de l’ODD 10. C’est certes un premier pas encourageant vers le développement durable, et sera d’autant plus en phase avec le PDD H-2030 si les autres organisations ciblées s’y inscrivent et que l’offre de tarifs préférentiels est élargie au personnel des institutions desservies.