Entrevue de Claude Villeneuve à Desautels, 13 septembre à 10h47
Les Années-lumières, entrevue de Claude Villeneuve le 6 septembre à 13h49
Entrevue de Claude Villeneuve à Desautels, 13 septembre à 10h47
Les Années-lumières, entrevue de Claude Villeneuve le 6 septembre à 13h49
Saguenay, le 21 septembre 2020
La Chaire en éco-conseil est une unité de recherche de l’UQAC créée en 2003. La Chaire est un organisme universitaire dont l’un des principaux modes d’intervention est l’assistance professionnelle auprès d’organismes, d’institutions ou d’entreprises souhaitant élaborer des projets dans le cadre d’un développement durable. La Chaire s’engage uniquement dans des projets dont l’aspect innovateur comporte des éléments susceptibles de générer de nouvelles connaissances ou de nouvelles pratiques qui pourront être enseignées aux éco-conseillers, professionnels du développement durable, et partagées avec la communauté scientifique. Les interventions de la Chaire suivent la démarche scientifique en s’appuyant sur la publication de la méthodologie, des analyses statistiques, des résultats et des données dans des revues scientifiques arbitrées par les pairs.
C’est à ce titre que la Chaire a accepté en décembre 2018 un mandat de recherche de GNL Québec pour répondre à une question : « Quels sont les moyens crédibles pour un grand émetteur final canadien de s’affirmer carboneutre au Québec ? ». Au terme de cette recherche, le rapport et ses annexes ont été rendus publics en septembre 2019 sur le site Internet de la Chaire. Il peut être consulté à https://ecoconseil.uqac.ca/gnl-quebec/. Le 31 juillet 2020, un article scientifique intitulé : « Achieving Carbon Neutrality for a Future Large Greenhouse Gas Emitter in Quebec, Canada : A Case Study » a été publié dans la revue internationale Atmosphere (ISSN 2073-4433), disponible en libre accès (https://www.mdpi.com/2073-4433/11/8/810).
Le rôle de la Chaire en éco-conseil n’est pas de prendre position dans un débat public, mais d’éclairer toutes les parties en offrant des informations scientifiques et des analyses transparentes fondées sur des données probantes. C’est pourquoi la Chaire en éco-conseil ne présentera pas de mémoire dans le cadre des audiences publiques sur le projet Énergie Saguenay, qui se tiennent à compter du 21 septembre 2020 à Chicoutimi sous l’égide de la Commission nommée à cet effet par le président du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement du Québec (BAPE). En revanche, les membres de la Chaire ont toute liberté de s’exprimer dans ce débat à titre individuel.
Nous encourageons toutes les parties qui souhaiteront présenter des mémoires lors de la commission à lire nos rapports et publications pour y trouver des éléments pour étayer leur argumentaire en citant, bien entendu, leur source. Nous aurons ainsi accompli notre mission d’information, de formation et de diffusion du savoir au plus grand nombre.
Claude Villeneuve
Professeur titulaire
Directeur de la Chaire en éco-conseil
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Le Canada se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète, selon un nouveau rapport d’Environnement et Changements climatique Canada. C’est la position du pays au nord du continent américain qui aggrave un problème causé par l’humain : les températures moyennes grimpent plus vite dans les régions nordiques, ainsi que sur les continents. Le biologiste Claude Villeneuve explique à Catherine Perrin qu’on peut déjà sentir ces effets au pays, dans les précipitations et les sécheresses abondantes des dernières années.
https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/medium-large/segments/entrevue/112322/changements-climatiques-nouveau-rapport-alarmant-villeneuve
MONTRÉAL, le 14 mars 2019 /CNW Telbec/ – L’Union des municipalités du Québec (UMQ) tiendra le 21 mars prochain, à Gatineau, le Sommet municipal – Résilience Climat.
Organisé en collaboration avec Ouranos, ce rendez-vous phare permettra de faire le point sur le rôle, les responsabilités et les défis des gouvernements de proximité en matière d’adaptation et de préparation face aux impacts des changements climatiques, en se basant sur les meilleures pratiques établies et les leçons apprises par les municipalités ayant déjà eu à y faire face. L’événement sera également l’occasion de discuter des outils que les gouvernements fédéral et québécois devraient mettre à la disposition des décideurs municipaux pour agir plus efficacement en la matière.
Le sommet sera animé par madame Esther Bégin, journaliste et chef d’antenne de CPAC, et réunira plus de 250 élues, élus et gestionnaires municipaux, experts et partenaires de partout au Québec. Parmi les intervenants qui prendront la parole, mentionnons, entre autres :
Des élues, élus et gestionnaires de huit municipalités et MRC (Granby, Montréal, Percé, Saint-Raymond, Trois-Rivières, Victoriaville, MRC d’Argenteuil, MRC de Papineau) présenteront par ailleurs des exemples d’initiatives locales en adaptation aux changements climatiques pouvant être implantés dans d’autres communautés.
Les représentants des médias sont invités à confirmer leur présence auprès de monsieur Patrick Lemieux, conseiller aux communications et aux relations médias, au (438) 827-4560 ou à plemieux@umq.qc.ca.
Quoi :
Sommet municipal – Résilience Climat de l’UMQ
Date :
Le jeudi 21 mars 2019
Heure :
9h – 14 h 30
Lieu :
Hôtel DoubleTree By Hilton Gatineau-Ottawa, 1170 Chemin Aylmer Gatineau
PROJETS DE RECHERCHE: Étude sur le potentiel de séquestration du carbone dû au scarifiage et à l’ensemencement naturel des plantations de Carbone boréal et Calcul de la séquestration des plantations Carbone boréal en milieu agricole.
Pour sa part, l’Organisation météorologique mondiale, dans son dernier rapport sur la concentration des GES dans l’atmosphère, a montré que ces émissions continuent d’augmenter et leur niveau est tel qu’il faudrait réduire les émissions de 40 % en 2030 et de 100 % en 2050 pour espérer atteindre l’objectif. Or, les observateurs sont unanimes : les engagements des pays signataires de l’Accord de Paris, qui doit entrer en vigueur en 2020, n’ont pas pris d’engagements suffisants pour s’approcher de cette performance. Mathématiquement, les chances de stabiliser l’augmentation de la température moyenne terrestre à moins de 3 à 4 degrés Celsius à l’échéance 2100 sont très faibles. Devant ce constat, et les impacts catastrophiques d’un tel réchauffement sur l’humanité et sur la nature, certains prônent de recourir à la géo-ingénierie. La géo-ingénierie est un terme qui signifie des interventions humaines artificielles permettant de transformer des composantes planétaires à l’échelle globale. En gros, on parle de modifier la couleur de certaines surfaces pour refléter le rayonnement solaire, de fertiliser les océans pour stimuler la captation du dioxyde de carbone, de mettre en place des dispositifs permettant de capter et de stocker le carbone dans la lithosphère ou d’injecter des substances chimiques dans la stratosphère pour diminuer le rayonnement solaire incident en le reflétant vers l’espace. Une équipe de l’Université Harvard au Massachusetts veut réaliser en 2019 la première expérience de géo-ingénierie à très petite échelle pour tester l’efficacité d’injecter dans la stratosphère du carbonate de calcium afin de créer un écran solaire.
L’injection de substances réfléchissantes dans la stratosphère à 20 kilomètres d’altitude a un effet refroidissant bien connu. Par exemple, l’explosion du volcan Pinatubo en 1991 a projeté l’équivalent de 20 millions de tonnes d’aérosols sulfatés dans la stratosphère, ce qui a produit un refroidissement du climat planétaire de l’ordre de 0,5 degrés C pour la période de 18 mois qui a suivi. L’expérience de Harvard sera infinitésimale par rapport à cet événement naturel, mais les calculs de faisabilité ont démontré qu’il serait possible, si ça marche, d’obtenir des résultats comparables en utilisant des avions spécialement conçus pour voler à cette altitude et y disperser des dizaines de milliers de chargements par année de carbonate de calcium. Ce projet d’une durée de 15 ans devrait par la suite être maintenu. On préfère le carbonate de calcium aux aérosols sulfatés car ces derniers provoquent la destruction de la couche d’ozone qui nous protège du rayonnement ultraviolet.
Mais cela représente-il une solution viable susceptible d’éviter les efforts de réduction des émissions de GES ou est-ce au contraire un cataplasme sur une jambe de bois ? Jugez-en par vous-mêmes. D’abord, la réduction de la lumière incidente du soleil aura des effets sur la performance des végétaux et des impacts sur le cycle de l’eau qui sont difficiles à quantifier. Surtout, si on continue d’émettre du dioxyde de carbone, les océans vont continuer de l’absorber et leur surface deviendra de plus en plus acide, mettant en cause la survie de plusieurs espèces marines. Cela ne règlera pas non plus notre dépendance aux carburants fossiles et les problèmes de santé liés à la pollution de l’air.
L’idée plaît à certains de corriger une situation causée par les humains en investissant massivement dans les mesures de géo ingénierie. Mais il faut y penser à deux fois avant de faire confiance aux apprentis sorciers plutôt que de s’attaquer à la source du problème.
Claude Villeneuve
En 2013, la chaire a remporté un appel d’offres du ministère de l’Environnement destiné aux universités pour réaliser une étude sur la GMR dans les communautés isolées du Nord-du-Québec. En 2013-2014, la Chaire a tout d’abord établi le portait de la situation. Première conclusion : les solutions du Sud ne peuvent pas être appliquées telles quelles au Nord. La phase 2, en 2015-2016, visait à recueillir des données utiles pour soutenir les planificateurs locaux dans l’amélioration de leur GMR et à présenter les solutions identifiées sous forme de boîte à outils pour la gestion des matières résiduelles en territoire nordique. Ces rapports peuvent être téléchargés sur la page du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Nos travaux ont fait appel à la littérature scientifique mondiale et les solutions ont été expérimentées en conditions réelles et adaptées aux besoins et à la culture locale. Naturellement, la mise en œuvre de nos recommandations dépendait des autorités locales et des investissements nécessaires à l’achat d’équipement et à la mobilisation du personnel et des acteurs locaux.
Les villages isolés du réseau routier, au nord du Québec comme un peu partout dans le monde, en Alaska, au Nunavut ou au Groenland, ont un énorme passif environnemental. Dans ces régions inhospitalières, les explorateurs, tout comme les agents gouvernementaux, les forces armées ou les compagnies d’exploration et d’exploitation minières ont laissé leurs déchets sur place, année après année depuis près d’un siècle. À cela se sont ajoutés les carcasses de voitures ou autres véhicules hors d’usage et tout un ensemble de débris produits par les populations locales à mesure qu’elles adoptaient les mêmes modes de consommation que les gens du Sud. Pour essayer de gérer un tant soit peu le flux des déchets et éviter qu’ils finissent par affecter la santé des personnes et des écosystèmes, le gouvernement du Québec a établi en 2006 un règlement sur les lieux d’élimination en milieu nordique qui prescrivait un brûlage des déchets sur une base hebdomadaire dans un lieu clôturé. On comprend que ce mode archaïque de gestion était un pis-aller et qu’il ne pouvait en aucun cas régler les passifs. Même si le règlement obligeait les communautés à gérer ces dépotoirs, notre travail avait identifié de nombreuses lacunes et, à toutes fins utiles, il n’y avait aucune récupération ou recyclage qui pouvait s’implanter dans les territoires non desservis par le réseau routier.
Après un an d’application de nos outils, Schefferville annonce fièrement les premiers résultats qui sont remarquables. La création d’un écocentre et la mobilisation des trois communautés ont permis de récolter toutes sortes de déchets dangereux, de piles et batteries, de pneus et de carcasses automobiles, de l’équipement électronique et des tonnes de métal. Surtout, on sent dans le ton du bulletin un enthousiasme et une volonté d’aller plus loin pour prendre en main la gestion des matières résiduelles et la récupération.
La recherche scientifique n’est pas toujours suivie par des applications concrètes. Lorsque cela arrive, toutefois, on y trouve une grande satisfaction.
Claude Villeneuve
Avec l’ouverture de la 24e Conférence des Parties à Katowice en Pologne le 2 décembre, la pression sur les États est forte pour faire preuve de plus d’ambition. En effet, le PNUE évalue qu’il faudrait que les pays atteignent d’abord les cibles auxquelles ils se sont engagés pour 2020, puis celles de 2030. Les émissions de GES sont étroitement associées avec l’activité économique, donc, la majorité des émissions est attribuable aux pays du G20. Le PNUE constate que le G20 réalisera globalement sa cible de 2020, malgré que cinq pays membres (Canada, Indonésie, Corée du Sud, Afrique du Sud et États-Unis) ne tiendront pas leurs engagements. Par ailleurs, dans l’état actuel des choses, le G20 dans son ensemble ne semble pas en voie d’atteindre sa cible pour 2030. Pendant ce temps, l’économie africaine décolle et sa démographie est galopante. Donc, les émissions des pays africains vont continuer d’augmenter proportionnellement à leur consommation de carburants fossiles, de ciment et de la déforestation. Il serait injuste de ne pas leur donner leur chance alors que les économies déjà bien nanties sont responsables de l’essentiel des émissions historiques qui ont provoqué le réchauffement observé jusqu’à maintenant. Tel est le dilemme auquel se heurtent les négociations internationales depuis plus de 25 ans.
Le PNUE évalue que l’ensemble des émissions (incluant la déforestation) en 2017 a dépassé 53 milliards de tonnes de CO2. Avec la performance actuelle des pays, ce chiffre serait de 59 milliards de tonnes en 2030. Si tous les engagements sont pleinement réalisés, on reviendrait en 2030 à 53 milliards de tonnes alors que pour atteindre la cible de deux degrés, il faudrait être déjà en dessous de 40 milliards de tonnes. Cela demandera un effort considérable, qui correspond à trois fois les engagements consentis jusqu’à maintenant.
L’Accord de Paris prévoit que tous les cinq ans, les pays publient un inventaire de leurs émissions et de la performance de leurs engagements. La première échéance est prévue en 2023. Ensuite, les pays ont deux ans pour présenter de nouveaux engagements plus ambitieux. C’est cette mécanique qui sera établie à Katowice. Naturellement, personne ne veut mettre son économie en danger, personne ne veut être mis au banc des accusés, tout le monde est pour la vertu, mais personne n’accepte qu’on range une de ses préférences dans la liste des vices. Pendant ce temps, le fossé s’agrandit, le climat se dérègle, les glaciers fondent et le niveau de la mer monte.
Les outils technologiques et les moyens alternatifs pour assurer l’atteinte des 17 objectifs de développement durable sont déjà disponibles et applicables à toutes les échelles. C’est le seul scénario qui permettra de limiter le réchauffement à deux degrés, de stabiliser la population et d’assurer un revenu décent à tous. Qu’est qu’on attend pour agir ?
Claude Villeneuve