Résumé
La plupart des travaux scientifiques suggèrent que l’hydroélectricité est l’énergie la plus propre en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Cette hypothèse est confirmée dans la majorité des études effectuées en zone boréale. Les émissions attribuables au cycle de vie des projets sont en partie dues à la mise en place d’un réservoir, ce qui est considéré comme un changement d’affectation des terres contribuant à la perte de puits de carbone. Le but de cette étude est d’évaluer la perte de puits de carbone causée par la création du réservoir hydroélectrique de la centrale Eastmain-1 dans le secteur de la Baie-James, Québec, Canada et sa contribution à l’empreinte carbonique du kWh produit. Pour réaliser cette évaluation, la croissance des forêts et les perturbations par le feu ont été simulées sur 100 années avec l’aide du logiciel MBC-SCF3 qui est conforme aux guides de bonne pratique du GIEC sur le changement d’affectation des territoires forestiers. Les résultats obtenus suggèrent qu’il y aura une perte de puits de carbone de l’ordre de 300 000 ± 100 000 Mg, soit 4 ± 2 g d’éq. CO2 kWh-1. Un test de sensibilité sur les cycles de feu a aussi été réalisé et permet de conclure que le territoire couvert par cette étude peut être considéré comme un puits de carbone, mais seulement si, au bout de 100 ans, moins de 75 % du territoire est brûlé. Autrement le bilan carbone du territoire couvert dans ce projet serait négatif.
Abstract
Most scientists suggest that hydropower is the energy that emits less greenhouse gas emissions per kWh in its life cycle. Moreover, this trend is confirmed by the majority of authors in boreal zone. The establishment of a reservoir is considered as a change in land use that contributes to the loss of carbon sink. The purpose of this study is to assess the loss of carbon sink caused by the flooding of the forest in the Eastmain-1 reservoir as to provide specific information related to the carbon footprint of electricity generation in Quebec hydropower electricity generation. To do so, forest growth and fire disturbance were simulated for 100 years using CBM-CFS3 according to IPCC guidelines on land use change. Results suggest that there will be a loss of carbon sink of approximately 300 000 ± 100 000 Mg or 4 ± 2 g CO2 eq kWh-1. A wild fire sensitivity analysis performed on that territory demonstrate that this ecosytem will act as a carbon sink but only if less than 75% of the territory is burned over 100 a years period.
http://constellation.uqac.ca/2492/1/030327789.pdf
http://www.eastmain1.org/fr/
Publication
Dessureault, P.-L., Boucher, J.-F., Tremblay, P., Bouchard, S., & Villeneuve, C. (2015). Uncovering the Minor Contribution of Land-Cover Change in Upland Forests to the Net Carbon Footprint of a Boreal Hydroelectric Reservoir. Journal of Environmental Quality. doi: 10.2134/jeq2015.02.0071
Géograhpe, Éco-conseiller diplômé©, M. Sc., Professionnel de recherche et Chargé de cours
Champs d'expertise : Gestion des matières résiduelles, analyse de cycle de vie, inventaire de GES, système de gestion environnementale