Une reconnaissance internationale

La recherche prend toujours beaucoup de temps pour apporter ses fruits. Pour ma part, j’ai formulé des hypothèses qui ont mis jusqu’à dix ans avant de donner des résultats concluants. Et encore, entre les résultats et la publication dans une revue spécialisée, il faut encore compter des mois et quelquefois des années. Heureusement, ce n’est pas toujours le cas. Tout le monde n’a pas la patience de développer un champ de travail à partir de zéro ou presque.

 Lundi 17 juillet, se tenait au siège des Nations Unies à New-York, un événement dans le cadre du Forum Politique de Haut Niveau, une instance crée après la Conférence Rio +20 pour suivre l’évolution du développement durable et s’assurer de sa mise en œuvre partout dans le monde. Le Programme de Développement Durable à l’Horizon 2030 (PDD-H2030) est entré en vigueur en janvier 2016 après l’adoption en septembre 2015 des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) et de leurs 169 cibles issus du travail colossal résultant de la déclaration du Sommet Rio+20. Lors de cet événement, on a présenté un nouveau portail « Panoplie d’outils pour accélérer la mise en œuvre des ODD » (https://undg.org/2030-agenda/sdg-acceleration-toolkit/) qui regroupe une soixantaine d’outils pour aider les pays, mais aussi les villes, les entreprises et les groupes de citoyens à mettre en œuvre le PDDH-2030. Sous l’égide du Groupe de Développement des Nations Unies et de l’UNICEF, ce portail sera la base d’un réseau d’initiatives alliant le terrain et la recherche.  Deux outils, développés par notre équipe ont été retenus par le comité scientifique qui en a examiné des centaines à l’échelle mondiale : la grille d’analyse de développement durable (GADD) et la fiche de gouvernance du développement durable (FGDD). Cette reconnaissance internationale couronne plus de 25 ans de travail et ouvre des perspectives de recherche au moins pour les quinze prochaines années.

 En effet, grâce au partenariat qui associe la Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi et l’Organisation internationale de la Francophonie, ces deux outils ont connu une évolution fulgurante et sont dorénavant utilisés dans une vingtaine de pays, ce qui démontre leur pertinence. Nous pouvons être d’autant plus fiers que cette recherche a été initiée ici, en 1988, avec l’idée de faire du Saguenay-Lac-Saint-Jean un laboratoire de développement durable.

Aujourd’hui, l’équipe de la Chaire en éco-conseil continue à innover avec le soutien de la Francophonie et de divers acteurs du milieu pour développer l’Analyse systémique de durabilité, un champ d’expertise émergent pour lequel nous avons créé un programme court (programmes.uqac.ca/0737) dont la première cohorte terminera son cursus en août. Ce programme unique allie la théorie, la pratique et la communication de la durabilité. Il permet aux étudiants qui le suivent  de maîtriser les outils d’ASD.

 La patience et l’humilité sont des atouts pour ceux et celles qui veulent s’engager à changer le monde. Entre l’intuition qui fait rêver et les réponses qu’on peut partager, il peut s’écouler beaucoup de temps. À chaque jour, il faut tenter de convaincre, se remettre en question, interpréter les faits sans chercher à les cacher s’ils ne font pas notre affaire et surtout conserver un optimisme à tout crin et une détermination sans faille. Il faut aussi reconnaître que nous ne sommes qu’une composante d’un système qui nous dépasse, et qui continuera bien après nous. Aujourd’hui, je pense à tous ceux et celles qui ont travaillé à faire avancer ce grand projet et à toutes celles et ceux que nos travaux aideront à aller plus loin. Sachez que vous avez contribué généreusement et que d’autres contribueront à construire un monde meilleur pour nos enfants et leurs petits-enfants.  Merci

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